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Le pouvoir du journal de gratitude pour reconstruire un concept de soi flexible

  • Langue de rédaction : Coréen
  • Pays de référence : Tous les payscountry-flag
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Création: 2024-06-10

Création: 2024-06-10 13:54

Le pouvoir du journal de gratitude pour reconstruire un concept de soi flexible

Avez-vous déjà essayé de tenir un journal de gratitude ? Moi, j’en ai tenu un de octobre 2020 à avril 2023, en notant au moins une chose pour laquelle j’étais reconnaissant chaque jour. Il me semble avoir écrit plus assidûment dans mon journal de gratitude pendant une période difficile de ma carrière. Après avoir retrouvé une certaine stabilité, je l’ai un peu délaissé, mais j’ai quand même continué à y noter quelques éléments jusqu’en mars de cette année, environ trois ou quatre fois par mois.

Chaque fois que vous portez votre attention sur quelque chose de positif, vous déformez votre système conceptuel pour renforcer la notion de cette situation positive et la faire ressortir dans votre modèle mental du monde. Il est encore plus bénéfique de consigner par écrit vos expériences positives. Comme je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, les mots favorisent le développement des concepts, ce qui vous permet de mieux anticiper de nouvelles occasions de cultiver les aspects positifs de la vie.


Lisa Feldman Barrett, neuroscientifique de renommée mondiale, affirme cela dans son ouvrage [[Comment les émotions sont-elles créées]] ([[How Emotions Are Made]]). Lorsque les gens empruntent sans cesse un chemin inexploré, il finit par se transformer en une véritable voie. L’être humain a évolué de manière à se concentrer plus facilement sur les aspects négatifs, c’est pourquoi le chemin de la gratitude peut ressembler à un sentier forestier peu fréquenté. Je pense que le fait d’emprunter plus souvent ce chemin, afin de ressentir plus facilement la gratitude, peut contribuer à reconstruire notre concept de soi de manière flexible dans un monde en constante évolution.

L’histoire de Jung Kim-Kyung-sook, ancienne cadre chez Google Corée


L’histoire de Jung Kim-Kyung-sook, ancienne cadre chez Google Corée, qui a également participé à l’émission You Quiz, [[https://v.daum.net/v/20240602140913005](L’histoire de Jung Kim-Kyung-sook)]], me touche particulièrement. Début 2023, alors que la Silicon Valley était frappée par une vague de licenciements, Jung Kim-Kyung-sook a reçu une notification de licenciement par courrier électronique du jour au lendemain. Après avoir travaillé pendant quatre ans comme directrice au siège de Google dans la Silicon Valley, elle s’est retrouvée au chômage du jour au lendemain. Mais elle ne s’est pas laissée abattre et a tenté de se réinventer en occupant divers postes : caissière chez Trader Joe’s, barista chez Starbucks, conductrice pour Lyft, etc. Elle avait envie d’interagir directement avec les clients et c’était dans ce cadre qu’elle a lancé son projet « Rencontrer 10 000 personnes ». Je me suis interrogé sur le ressenti qui se cachait derrière cette démarche et j’ai donc fait quelques recherches. C’est dans un livre qu’elle a écrit que j’ai trouvé le passage suivant :

Aux personnes qui vacillent en traversant une période de transition dans leur vie, je voudrais dire ceci : « Soyez plus indulgents avec vous-mêmes. Ne vous poussez pas trop, trouvez ce que vous aimez et laissez votre énergie s’orienter naturellement vers de nouvelles curiosités. » C’est avec cet état d’esprit que je construis aujourd’hui des pyramides de fruits dans un supermarché de quartier, que je m’entraîne à réaliser de beaux cappuccinos avec des cœurs dans un café, et que je conduis en attendant qu’un client me fasse signe. Je nourris ainsi ma curiosité en rencontrant de nouvelles personnes et en façonnant cette période de transition dans ma vie. -Source


Je pense que l’une des raisons pour lesquelles elle a pu s’adapter avec autant de flexibilité à cette période de transition est qu’elle a conservé une certaine bienveillance envers elle-même et qu’elle a concentré son attention sur les choses qu’elle aimait et qui la passionnaient. Comme le souligne Lisa Feldman Barrett, c’est un exemple concret de la manière dont on peut s’efforcer de cultiver les aspects positifs de sa vie en portant son attention sur ce qui est positif.

La fluidité et la reconstruction du concept de soi


C’est déjà une performance remarquable que d’avoir été cadre en Corée, puis d’avoir travaillé quatre ans au siège de Google, mais le fait qu’elle ait pu ensuite construire sa carrière selon sa propre vision après son licenciement est encore plus impressionnant. Si des notions comme le prestige, le pouvoir et la richesse avaient constitué une part importante de son concept de soi, il lui aurait été difficile d’agir de la sorte. Selon Feldman, c’est parce que l’on s’accroche à ces concepts et que l’on « cherche à matérialiser soi-même » que l’on souffre.


Dans le bouddhisme, on considère que la méditation permet de se libérer de l’attachement à son concept de soi. La méditation permet de prendre du recul par rapport aux concepts qui nous enferment et de les observer. Bien que cela ne soit pas impossible, c’est une tâche extrêmement difficile pour le commun des mortels. Toutefois, il est possible de rendre son concept de soi plus flexible en se concentrant simplement sur les aspects positifs plutôt que négatifs. Cela nous permet de reconstruire notre concept de soi en fonction des changements de situation.

Le cerveau construit une vision du monde à partir des choses auxquelles nous prêtons attention. (….) Gallagher souligne que « ce que vous êtes, ce que vous pensez, ce que vous ressentez, ce que vous faites, ce que vous aimez est la somme de ce sur quoi vous vous concentrez ». - [[Travail profond (Comment maîtriser la concentration pour réussir dans un monde de distractions)]]


Comme le dit Cal Newport dans [[Travail profond]] ([[Deep Work]]), il n’est pas exagéré de dire que la somme des objets auxquels notre attention se porte constitue notre moi (Self). Jung Kim-Kyung-sook a réussi à reconstruire son concept de soi en se détachant de l’image qu’elle avait d’elle-même dans le passé (cadre, directrice au siège de Google, etc.) et en portant son attention sur les choses qu’elle aimait et qui la passionnaient. Cet exemple me touche profondément.


Toutefois, il n’est pas facile de reconstruire son concept de soi aussi facilement. Je pense que c’est possible grâce au fait qu’elle a construit son identité sur plusieurs plans, comme le sport, l’apprentissage de l’anglais, etc. Mais que pouvons-nous faire, nous, les gens ordinaires ?

L’efficacité du journal de gratitude dans la reconstruction du concept de soi

Le fait de trouver chaque jour au moins une chose pour laquelle être reconnaissant aurait un effet correctif sur notre façon de voir le monde. - [[La qualité du carnet]]


Lisa Feldman et Cal Newport soulignent tous deux que ce sur quoi nous portons notre attention devient notre réalité. Même dans une situation incertaine et sombre, tenir un journal de gratitude nous permet de mieux nous concentrer sur les aspects positifs de la vie. Cela permet de modifier notre point de vue sur le monde et, par conséquent, de développer de nouveaux concepts qui nous permettent de réinterpréter des expériences négatives comme un licenciement. En d’autres termes, cela crée un terreau fertile pour reconstruire son concept de soi, comme Jung Kim-Kyung-sook l’a fait.

Conclusion


Tenir un journal de gratitude est un outil puissant et accessible à tous pour construire un concept de soi plus adapté. Grâce à ce journal, nous pouvons modifier notre regard sur le monde et sur nous-mêmes. Nous pouvons nous concentrer sur les petites joies, réinterpréter les épreuves sous un nouveau jour et, sur cette base, construire un concept de soi flexible. Dans un monde en constante évolution et où l’incertitude prédomine, le journal de gratitude nous aidera à développer un point de vue et un concept de soi plus adaptés.

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